S'engager dans une éducation qui respecte le développement naturel et répond aux défis sociétaux actuels.
Engrais pédagogique
Des recommandations fiables et des stratégies pratiques pour comprendre les blocages cognitifs, désamorcer les tensions relationnelles, aborder les défis éducatifs et s'outiller pour renforcer votre confiance et votre efficacité.
Comment rester calme quand tout nous dépasse ?
« Le fort n’est pas celui qui terrasse les autres, mais celui qui se maîtrise lorsqu’il est en colère. »
— Prophète ﷺ
(rapporté par al-Bukhârî et Muslim)
Une situation familière…
L’enfant qui pleure, l’adolescent qui s’oppose, les tâches qui s’accumulent, et soudain… on déborde. Ce n’est pas un manque d’éducation ni de piété. C’est souvent une accumulation silencieuse, invisible, qui explose quand le dernier petit stress vient faire basculer l’équilibre. Pourtant, il existe des outils concrets pour reconnaître les signaux, agir avant l’explosion, et retrouver un calme authentique
Ce que disent les neurosciences
Lorsque le stress est trop élevé, le cerveau passe du cortex préfrontal (réflexion, recul) à l’amygdale (urgence, attaque, fuite ou figement). Cela explique pourquoi on peut se mettre à crier ou fuir une discussion qu’on aurait pu gérer en temps normal.
Chez les profils neurodivergents (TDAH, hypersensibles, TSA…), le seuil de surcharge est encore plus bas. Il faut donc anticiper avant l’explosion.
Ce que dit notre spiritualité
Notre tradition ne demande pas l’impossible. Le Prophète ﷺ se retirait, restait silencieux face à la colère, et rappelait l’effet apaisant du wudû’. Il nous enseigne que la colère est un feu, et que l’eau est un remède :
> « Si l’un de vous se met en colère, qu’il fasse ses ablutions. » (Abû Dâwûd)
Mais au-delà de la colère, c’est aussi l’idée de reconnexion intérieure qui est centrale : respirer, nommer l’émotion, se souvenir d’Allah en prenant une seconde pour rationaliser la situation ou trouver une excuse à l'autre.

Et si je n'étais pas paresseux, mais en surcharge mentale ?
« Al-kasl (la paresse) est un poids sur l'âme...
Mais parfois ce n'est pas le cœur qui est mou, c'est le cerveau qui es saturé. »
Le mythe de la flemme
Tu te lèves avec de bonnes intentions, mais rien ne se fait. La moindre tâche semble insurmontable. Tu passes de vidéo en vidéo, ou tu restes paralysé devant ton planning… Et à la fin de la journée, tu culpabilises : « J’ai encore rien fait… »
Mais et si ce n’était pas de la paresse ? Et si ton cerveau était en surcharge cognitive ou émotionnelle, à bout de bande passante ?
Ce que disent les neurosciences
Le cerveau exécutif (situé dans le cortex préfrontal) est responsable de :
organiser, planifier, initier une tâche, prioriser, résister aux distractions.
Chez certaines personnes (TDAH, anxiété chronique, trauma, fatigue prolongée), ce système est ralenti.
Ce n’est pas de la flemme. C’est un cerveau en alerte qui essaie de survivre.
Résultat : incapacité à démarrer, brouillard mental, confusion, découragement rapide.
Ce que dit notre spiritualité
Ce que dit notre tradition spirituelle
L’islam distingue les états du cœur (paresse = kasl) des états de fatigue ou de maladie.
La paresse est une chose, mais la saturation mentale et la fatigue émotionnelle en sont une autre. Le rappel devient une lumière, non une pression. La foi ne nie pas l’épuisement, elle l’éclaire.
Le Prophète ﷺ a enseigné de faire du‘â contre la paresse, mais aussi de chercher refuge contre l’incapacité et l’oppression intérieure :
> « Ô Allah, je cherche refuge auprès de Toi contre l’incapacité, la paresse, la lâcheté, la vieillesse et l’avarice. »
(Rapporté par Muslim)

Pourquoi je n'arrive pas à appliquer ce que je sais ?
« La foi ne se limite pas aux souhaits et aux prétentions. C’est ce qui s’enracine dans le cœur et que les actes confirment. »
— [Parole attribuée à Hassan al-Basrî ou ibn Masud selon al-Albânî]
Tu sais... mais tu n'agis pas…
Tu connais les bienfaits de la lecture du Coran.
Tu sais qu’il faut éteindre les écrans avant de dormir.
Tu as noté mille conseils pour mieux t’organiser…
Mais dans la réalité ? Tu procrastines. Tu bloques. Tu te sens incohérent.
Ce n’est pas un manque de sincérité. Ce n’est pas forcément un manque de volonté non plus.
C’est un décalage : entre ce que tu SAIS, ce que tu VEUX, et ce que ton cerveau est capable de faire dans l’instant.
Le fossé cerveau-esprit : un phénomène documenté
Selon les neurosciences, connaître une information ne garantit pas sa mise en œuvre. Plusieurs mécanismes entrent en jeu :
Le gap intention/action (on veut… mais on n’ose pas, ou pas maintenant)
L’activation du striatum (centre de l’automatisme) : ton cerveau retourne par défaut à ce qu’il connaît, même si ce n’est pas ce que tu veux.
Le circuit de récompense : si ce que tu sais n’est pas associé à un plaisir ou une gratification, ton cerveau va l’éviter inconsciemment.
Cela s’accentue chez les personnes anxieuses, perfectionnistes, TDAH ou hypersensibles.
Ce que dit notre spiritualité
La foi musulmane met l’accent sur le lien entre savoir (ʿilm) et action (ʿamal). Mais elle reconnaît aussi la difficulté de cette mise en pratique. Le Prophète ﷺ faisait cette invocation puissante :
> « Ô Allah, je cherche refuge auprès de Toi contre un savoir qui ne profite pas, contre un cœur qui ne s’humilie pas, contre une âme insatiable et contre une invocation qui n’est pas exaucée. » (Rapporté par Muslim)
Cela montre que le savoir non appliqué peut devenir un fardeau spirituel, mais qu’il est aussi normal d’en avoir peur ou honte… à condition d’agir petit à petit pour le reconnecter au cœur.
